Votre abstention, je vous prie...
“Dictature : pays où les citoyens veulent voter mais ne peuvent pas. Démocratie : pays où les citoyens peuvent voter mais ne veulent pas.” L'Edito.
- Publié le 16-04-2024 à 08h58
Quelle est la première force politique, en Belgique ? Ceux qui ont suivi les élections de 2019 répondront la N-VA. Les observateurs des sondages qui prédisent le triple scrutin du 9 juin répondront le Vlaams Belang. Les uns comme les autres ont tort : c’est l’abstention. Il y a cinq ans, 1.330.000 électeurs n’ont pas exprimé de position politique pour un parti. 17% de la population. 900.000 parce qu’ils se sont abstenus. 430.000 parce qu’ils ont déposé un bulletin blanc ou nul. Dans un pays où le vote est obligatoire, ce qui tient plus de l’exception que de la règle sur la carte du monde, c’est beaucoup.
Dans le lot, il y a les non-préoccupés, les protestataires et les déçus du système, qui estiment que leur vote ne sert à rien, puisque, air connu, “de toute façon, les partis politiques s’arrangent quand même entre eux”.
Ceux-là, c’est côté francophone qu’on les trouve le plus : à Liège, en Hainaut ou à Bruxelles, le taux d’abstention est le plus fort. C’est, aussi, côté francophone que les participations aux tests électoraux (foncez challenger vos idées sur le test de La DH) sont les plus faibles. Pas de culpabilisation à deux balles : si le francophone est en désamour de sa politique, c’est aussi la faute des politiques, et peut-être même des médias. Juste un enjeu à remettre au centre : la politique, c’est l'affaire de tous. La nôtre, la vôtre. Puis, tout imparfaite soit notre démocratie représentative multipartite, jusqu’alors, on n’a pas trouvé mieux.
Petit rappel utile d’une phrase célèbre : “Dictature : pays où les citoyens veulent voter mais ne peuvent pas. Démocratie : pays où les citoyens peuvent voter mais ne veulent pas.”